Descriptif

Après chaque séisme fort, des cartes dites d’intensité macrosismique (ou shakemaps) sont produites automatiquement et en temps quasi-réel pour décrire la sévérité de la secousse sismique dans les villes impactées. Ces cartes utilisent différentes informations scientifiques, dont les enregistrements du séisme par les stations sismologiques déployées sur le territoire (en France, stations des réseaux publiques RAP et RLBP), et les témoignages des citoyens sur leur ressenti et sur les dégâts éventuels (en France, témoignages collectés sur le site web franceseisme.fr). Elles exploitent aussi des modèles de secousse sismique appelés GMM dans le jargon des spécialistes. Les shakemaps sont utilisées par un large éventail d’acteurs : services de l’État, collectivités, organismes publics ou privés, opérateurs d’urgence, ainsi que par le grand public pour de l’information scientifique.

Les shakemaps ont été initialement prévues pour les séismes de forte magnitude (supérieure à 7) où l’intensité de la secousse est principalement contrôlée par la rupture sur la faille. Toutefois leur pertinence pour les séismes modérés (de magnitude inférieure à 7, mais qui peuvent aussi causer d’importants dégâts) reste discutable, car d’autres processus physiques deviennent prépondérants, comme par exemple des phénomènes d’amplification locale de la secousse causée par la présence de sols sédimentaires meubles. Ces phénomènes locaux ne sont que partiellement pris en compte dans les shakemaps, ou le sont de manière grossière. Aussi les shakemaps ne rendent pas toujours bien compte de l’impact réel d’un séisme modéré, car les informations scientifiques pertinentes manquent aux échelles locales des villes ou des bâtiments.

Le projet scientifique SASHA (« SAtellite imagery strategies for earthquake strong-motion prediction and SHAkemap generation »), financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), ambitionne d’améliorer la fiabilité des shakemaps et des cartes de dommages à l’intérieur des villes situées dans des vallées sédimentaires susceptibles aux effets d’amplification sismique. Notre objectif est de mieux prédire l’impact d’un séisme n’importe où, y compris dans des environnements géologiques complexes et en l’absence d’enregistrements sismologiques. Nous visons à fournir de l’information pertinente à une échelle fine, de l’ordre d’un point toutes les dizaines de mètres, afin d’alimenter les shakemaps en information sismologique de haute résolution spatiale. Pour cela, nous tirons parti de l’imagerie satellitaire en France pour développer une méthode innovante d’estimation des épaisseurs de sédiments et de leur effet sur la secousse sismique, en exploitant la mesure InSAR des taux de subsidence dans les vallées alluviales et urbanisées. Cette information obtenue par satellite devient ainsi disponible en haute résolution spatiale.

La combinaison des shakemaps à haute résolution avec un modèle innovant de prédiction des dommages permettra d’obtenir des cartes de dommages à l’échelle des bâtiments pour tout type de scénario de séisme.

Lien vers l’ANR SASHA : https://anr.fr/Projet-ANR-22-CE04-0013

Mis à jour le 28 novembre 2023